Bon, ça tombe toujours... Et ça caille en plus de ça. Finalement, je me retrouve en ville à 13h20 et pars direct vers Bonlieu où je croise effectivement Mamoru Hosoda, le réalisateur de La traversée du temps, en pleine séance photo à la sortie du bâtiment.
Que va donc donner cette dernière séance de courts métrages ? Plutôt du bon, en fait...
Tout commence avec Raymond de Fabrice Le Nezet, François Roisin et Jules Janaud (Grande-Bretagne, France - 2006). Raymond, c'est un maître-nageur incapable de se bouger par lui-même mais qui aimerait tant connaître l'océan. Pour l'aider à réaliser son rêve, une équipe de scientifiques a mis au point des solutions qui permettent le mouvement. Enfin, plus ou moins... Mêlant 3D et prises de vue réelles, c'est à un court assez hilarant que l'on assiste, les différentes cobayes des scientifiques devant tester les trois solutions mises au point avec plus ou moins de bonheur s'en prenant vraiment plein la tronche. Le côté très scientifique de la chose rend l'ensemble encore plus drôle de par son côté très sérieux et second degré.
On enchaîne avec l'étrange The Pearce Sisters de Luis Cook (Grande-Bretagne - 2007), produit par les célèbres studios Aardman. Mais on est assez loin ici d'un Wallace et Gromit puisque l'on rencontre deux soeurs qui vivent de la pêche en mer, habitent une petite bicoque au bord de l'océan et qui aiment tant recevoir du monde pour boire le thé. Enfin, du monde... Disons qu'un cadavre qui s'échoue sur la plage leur convient très bien... De l'humour bien noir, des tripes, du sang, et un peu de thé, voilà un bien curieux mélange donnant une ambiance assez visqueuse et perturbante. Plutôt fort et bien trouvé...
On revient à quelque chose de plus léger avec Même en rêve d'Alice Taylor (France - 2006) dans lequel une jeune femme rêve que son mari Simon découvre son amant Alexandre. Ayant quelque peu fait une boulette de langage à son réveil, elle tente d'expliquer un tout autre rêve à son mari Alexa... euh non Simon, rêve complètement tordu qui va avoir un peu de mal à la sauver d'elle-même et de ses lapsus. Très vivant, coloré, assez simple niveau dessin, voilà un court efficace de par l'imagination complètement foireuse de l'héroïne. Frais et sympathique...
Tout aussi sympathique, Canary Beat de Jürgen Haas (Allemagne - 2006). Mêlant marionnettes et 3D, voilà un mignon canari en cage qui doit passer le temps, se la jouant même Beat Box. Tout simple, rapide, plutôt marrant surtout avec la tronche de ce canari.
Moins réjouissant, Come Rain or Shine de Lucy Izzard (Grande-Bretagne - 2007), censé nous parler de l'intérêt que les Anglais portent à la météo. Disons que ça ne va vraiment pas loin et que le style graphique minimaliste n'aide pas trop...
Ah, et voilà Premier voyage de Grégoire Sivan (France - 2007) qui s'annonce. Utilisant la pâte à modeler, voilà un court d'une dizaine de minutes où l'on suit un tout jeune papa devant pour la première fois prendre le train avec sa fille de 10 mois. Le jeune papa en question, doublé par Jean-Paul Rouve, se retrouve très très vite débordé par l'énergie de sa descendance... On ne voit évidemment pas passer les 10mn, c'est drôle, tendre, ça sent vraiment le vécu et techniquement, c'est vraiment bien fichu (ça ne fait pas super technique comme commentaire mais bon...).
Le prochain court lorgne plutôt vers le jeune public, Astons Stenar d'Uzi et Lotta Geffenblad (Suède - 2007). Où un jeune garçon ne peut s'empêcher de ramasser les pierres qu'il trouve, ne pouvant se résigner à les laisser toutes seules, dans le froid, au grand dam de ses parents... C'est mignon, hein, mais franchement longuet et je ne suis décidément pas une grande fan des courts utilisant des éléments découpés. Je me dis que j'avais sans doute bien fait, en 2005, de ne pas aller voir leur long métrage, Bland tislar.
Ah, chaque programme de courts métrages se doit d'avoir son conceptuel, son expérimental, ici il s'agit de Bildfenster / Fensterbilder de Bert Gottschalk (Allemagne - 2007). Ne me demandez pas de quoi ça parle, il n'y a aucune histoire, on voit juste défiler des morceaux de pellicule et des fenêtres. 6 minutes, quand même...
Les 14 minutes suivantes nous auront fait subir Maraton de Kaspar Jancis (Estonie - 2006). Kaspar Jancis n'en est pas à son premier festival puisqu'en 2005, Frank and Wendy qu'il avait coréalisé avec Priit Tender et Ülo Pikkov avait été sélectionné. Ouf, pas vu non plus... Parce que là, les 14 minutes ont semblé bien longues. Nous voilà au coeur d'une petite ville qui prépare le départ de son marathon. Mais au lieu de départ, c'est une bombe qui explose... La suite tombe vite dans le totalement n'importe quoi, sans queue ni tête, avec des sous-entendus lourdingues, sans oublier un dessin jouant à fond la carte du vraiment très très laid. Tout pour plaire, en somme...
Vient ensuite Cold Calling de Nick Mackie (Grande-Bretagne - 2006) où l'auteur se venge de tous les appels commerciaux qu'il a toute la journée sans pouvoir s'en débarrasser.
C'est plutôt drôle, même si je reconnais plus me souvenir des dialogues que de l'animation elle-même...
Enfin, le programme se termine avec Même les pigeons vont au paradis de Samuel Tourneux (France - 2006).On y suit un prêtre sauvant un vieil homme de la mort après une mauvaise chute. Mais le prêtre en question n'est pas complètement désintéressé puisqu'il tente de lui refourguer une machine soit-disant capable de vous envoyer directement au Paradis malgré tous vos péchés. Mais qui roulera l'autre ? Le tout est en 3D, c'est même techniquement très beau, très poussé, avec de belles textures. Le scénario n'est pas en reste et les 8 minutes passent très vite jusqu'au final, inattendu et très drôle. Voilà qui clôt un programme de qualité avec un court de qualité... |

Raymond de Fabrice Le Nezet, François Roisin et Jules Janaud

The Pearce Sisters
de Luis Cook

Même en rêve
d'Alice Taylor

Canary Beat
de Jürgen Haas

Premier voyage
de Grégoire Sivan

Cold Calling
de Nick Mackie

Même les pigeons vont au paradis
de Samuel Tourneux
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