Fort occupée depuis près d'une semaine à
la préparation d'un certain bilan qui ne devrait donc plus tarder, j'en
ai par la même occasion quelque peu délaissée le site. Et
donc cet édito, pourtant reçu (deux fois qui plus est) tout à
fait dans les temps, à l'heure, pile au bon moment... Le voici en tout
cas mais sa lecture demande néanmoins un minimum de préparation
psychologique : il est signé Minh !! Ceux qui connaissent bien le forum
Mangaverse ne peuvent que la connaître également et donc connaître
son style si... particulier. Pour les autres... eh bien... ce sera une découverte,
n'en doutons pas...
Sur ce, bonne lecture...
Et merci, par la même occasion, à ceux qui auront réagi
au précédent édito (c'est-à-dire le mien) par un
petit mail toujours fort sympathique...
"A mon tout dévoué,
Voyageur du potagespace, parcoureur dimages dérisoires et voyeur
de pellicules animées sur grandioses écrans,
La toile, les manga, les films
Tout ça cest un peu du pareil,
voilà pourquoi je reviendrai sur un seul de tes points soulevé
(et très vite reposé) dans ta lettre dernière
Sommes-nous blasés ?
Il est un cercle (vicieux ou vertueux
), celui de la découverte
qui entraîne dautres découvertes. Mais plus les découvertes
sont à découvert, moins il reste de découvertes (croit-on).
Alors comment continuer à découvrir quand on a tant découvert
? Voilà qui nous amène la blase et avec cela, le sentiment quavant,
eh bien, cétait beaucoup mieux
Mais voilà, il existe des moyens et des films capables de laver ton regard
obstrué, vider tes glandes lacrymales pour quelles soient en mesure
de se remplir à nouveau.
Des films devant lesquels il est impossible de rester de glace, fusse-t-elle
fondante. Des films qui ont raison de notre cuirasse, notre culture et nous
transforment en gens nouveaux (un enfant, un étranger, un vieillard à
lécart), eux d'argile et de ce fait constamment malléables.
Remarque que les gens nouveaux (un enfant, un étranger, un vieillard
à lécart) ignorent les clichés, tout est découverte
continue. Et tu serais congelé parce queux peuvent découvrir
un monde qu'ils connaissent
Pourrais-tu mopposer : un monde, on
vit dessus que l'on sache, comment pourrait-il nous être étranger
?
I.I.I. (illustration inutile insensée) : le matin je mange des brioches
(carbonisées), je sais ce qu'est un grille pain. Je regarde *** (le dit
film). Hum... Un grille pain, ça ressemble bien à un pot d'échappement
? Je conclus : je ne connaissais pas le grille pain (
mais cest quoi
ça ?!).
Tes yeux sont-ils un peu flapis ? Apparemment non si tu lis, alors allons jusqu'à
les épuiser...
Un jour en déclinaison, tu rentres dans une salle obscure et tu interroges
tes accommodants géniteurs : pourquoi passez-vous votre après-midi
claquemurés dans le noir, alors que André et Joséphin matchent
leurs billes sur les bouches d'égout labyrinthiques (les cartes Pokémon
encore indisponibles, les Pog trop rasoirs). Et tu sursautes, tu découvres
les images virtuelles du réel. Ça, c'est le cinéma tel
que tu le pénètres à 6 ans, alors que tu as oublié
Renardino ton écureuil amorphe sous ton oreiller, et que tu le retrouveras
à moitié mort par asphyxie le soir-même... Comment redécouvrir
le cinéma 10 ans, 30 ans plus tard ? Voilà qui serait une bonne
mission pour les cinéastes daujourd'hui. Hé non, ça
ne devrait pas être de récolter du blé, il existe bien des
gens et des machines pour ça.
Tu me dis que le cinéma, comme tant dautres choses
a pour
objectif de nous permettre le rêve. Cest broyer du magenta (active
ton rose bouclier Minh zouibip
activé) non ? Le rapport
du cinéma avec la réalité, quelles que soient les dimensions
et époques, demeure très fort : daprès moi cest
en partance de notre quotidien que nos fantasmes devraient être fomentés
et notre propre cerveau savoir extraire les ficelles des éléments
communs et tirer sur nos rêves pour qu'ils émergent gentiment.
Le cinéma serait une clé de lecture de ce quotidien.
C'est comme lorsque lon nous dit que le cinéma doit soulever les
masses. Merci Mike, on te rappelle mon minet. Le cinéma doit rendre des
comptes, ça oui, c'est un peu forcé étant donné
l'état de fabrication... Devons-nous pourtant exiger quil porte
un message ? Mais quen attendre alors ?
Ha, je t'ai eu inconnu ! Je propose : vidons notre crâne dans une pensine,
et n'attendons rien lorsque l'on sintroduit dans ces salles, laissons-nous
envahir. Certains réclament de rire, parce qu'il est inscrit comédie,
d'autres de pleurer, encore d'autres de frissonner. Une solution pour éradiquer
toute déception désabusée : cyberpèlerin, pour être
surpris, nattends rien (et ressers toi bien en modération).
Alors comment ne pas déborder de gratitude, comment ne pas déborder...
quand on entre sans rien, et que l'on sort empli ? Lorsque l'on nous donne en
1h43, ce que l'on attend depuis xxx tps ? Comment est-on parvenu à recevoir
*** (le dit film) comme un tout premier Pendu en cartes jouables (jeu de découverte,
vieux comme le terroir avec principalement à son palmarès, des
mots comme nabuchodonosor
et dautres que je nai pas retenus
mais cest un patrimoine intellectuel très gratifiant de savoir
que le naureblabla [orthographe approximative mieux vaut choisir la prudence
et lévacuer par voie orale] est une appellation de pharaon
)
?
As-tu du cur, un peu desprit qui ne soit pas bouffi ? Un
bout suffit.
Te penses-tu vraiment perdu, trop abîmé ou trop corrompu ?
Sur ce
Ne prends pas froid, mange à ta faim et pense moins,
Ton amie, pour la vie.
Minh"